C'est un domaine encore mal connu du grand public. Or comment prendre soin de ce qu'on connait si peu ?

Tout d'abord, le corps et l’esprit sont indissociables, la santé est bien plus globale que le seul aspect somatique. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé la définit par " un état de complet bien-être physique, mental et social, et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité".

Autrement dit, c'est ressentir la sérénité, l'épanouissement que procurent le corps et l'esprit lorsque leurs besoins sont pleinement satisfaits.

L'une des composantes de ce bien-être est donc la santé mentale que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), définit ainsi:

"UN ÉTAT DE BIEN ÊTRE DANS LEQUEL LA PERSONNE PEUT SE RÉALISER, SURMONTER LES TENSIONS NORMALES DE LA VIE, ACCOMPLIR UN TRAVAIL PRODUCTIF ET CONTRIBUER À LA VIE DE SA COMMUNAUTÉ "

Être en bonne santé mentale c’est donc bénéficier d’un psychisme en bon état et apte à fonctionner de façon efficace, souple et harmonieuse y compris dans nos relations avec les autres et face aux tracas quotidiens.

Nous pouvons la préserver au mieux, en veillant à avoir une vie sociale et affective riche et stable, en développant une activité spirituelle et physique, etc…

La santé mentale regroupe 3 aspects: le bien-être émotionnel, psychologique et social.

Le Bien-être émotionnel : c'est être heureux, calme, détendu.

Pour pouvoir dire si vous êtes dans cet état, votre cerveau fait un travail d'évaluation pas vraiment objectif: il compare la situation dans laquelle vous vous trouvez à celle dans laquelle vous aimeriez être. Plus la distance entre les deux est grande, moins vous êtes satisfait de votre vie. Plus votre situation est conforme à vos attentes, à vos aspirations, et mieux c'est émotionnellement. Bien entendu, cet état varie dans le temps en fonction de votre contexte de vie, des évènements, de vos aspirations et de votre capacité à les réaliser. En 2018, selon un rapport de l'INSEE, les français donnaient une note de 7,3 sur 10 à leur satisfaction dans la vie et à leur bien-être émotionnel.

Le bien-être psychologique : c’est s’accepter tel qu’on est, avoir des relations positives avec les autres, être dans une dynamique de croissance personnelle, avoir des buts dans la vie, pouvoir contrôler son environnement dans une certaine mesure et être suffisamment autonome. Là encore, la notion de subjectivité est très importante!

Le bien-être social : c’est trouver sa place dans la société, s’y sentir intégré, accepté et pouvoir y jouer un rôle.

Chacune de ces composantes influe sur les autres, en positif, ou en négatif. Si vous êtes souvent contrarié, d’humeur "massacrante", votre intégration lors de la prochaine fête des voisins risque d’être compliquée… Et si les voisins font la fête sans vous, votre humeur risque de ne pas s’améliorer !

Que faire lorsque nous sentons que nous sommes plutôt loin de cet état de bien-être et ce depuis plusieurs semaines ?

Tout comme nous pouvons souffrir de maladies physiques, notre mental peut, lui aussi, ne pas aller bien…

Or, c’est un domaine de notre santé qui est mal connu, encore stigmatisé et donc tabou. Et c’est bien dommage car la plupart des troubles mentaux se soignent ! Mais par méconnaissance, ou par peur d’être jugé, beaucoup n’osent pas franchir la porte du psy et parler de leur souffrance.

Combien de fois ais-je entendu « Dites-moi que je ne suis pas fou / folle ! », ou vu tel patient blêmir quand je commençais à lui parler de dépression !

Or, si selon l’OMS, la santé mentale positive est définie par le bien-être, l’épanouissement personnel et l’autonomie, la santé mentale négative peut prendre deux formes :

• La détresse psychologique réactionnelle à une situation éprouvante ou à une difficulté existentielle (deuil, divorce, maladie grave, agression, etc.)

• Les troubles mentaux et affections psychiatriques, dont la liste figure, entre autres, dans la Classification Internationale des Maladies de l’OMS. Ils regroupent par exemple la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires, etc.

La santé mentale peut être négative sur une courte durée ou au contraire de façon chronique et plus ou moins invalidante.

Chacun est concerné puisqu’une personne sur 3 souffrira d’un trouble psychique au cours de sa vie, le plus souvent de façon transitoire.

Aujourd’hui, la santé mentale est le premier problème de santé publique, devant les maladies cardio-vasculaire et les cancers. Or plus la personne en souffrance tarde à consulter, plus elle risque de voir son état s’aggraver, se désinsérer de la vie sociale et professionnelle, ou pire de se mettre en danger.

Est-ce que je souffre ? Est-ce que mon attitude, mon comportement font souffrir mon entourage ?

Si vous répondez oui à au moins l'une de ces 2 questions, n'hésitez pas à contacter un psychologue ou un psychiatre, et encouragez vos proches à le faire si vous percevez qu’ils ne vont pas bien ! Si vous ne savez pas vers qui vous tourner, parlez-en à votre médecin.