Mon anxiété est-elle excessive?

Notre cerveau, véritable machine à fabriquer des pensées, fonctionne constamment. En effet, nous possédons la merveilleuse capacité de nous représenter des éléments du passé, qui n'existent plus, d'imaginer des futurs possibles ou totalement utopiques, de réfléchir sur des concepts abstraits, de philosopher, etc... Nous aimons comprendre, juger, raisonner. Parfois, notre attention se porte simplement sur ce que nous sommes en train de faire, pleinement concentrés sur notre activité. A d'autres moments, nous songeons de façon constructive à un projet, à une situation, à un évènement... Mais par moment, nos pensées se font inquiètes face aux incertitudes de la vie. En tant qu'humain, nous redoutons la maladie, l'accident, l'échec, la séparation, la mort, ou simplement d'être en retard.

L'anxiété fait partie de la vie : face à l'attente, au doute, aux difficultés de l'existence, aux dangers auxquels nous pouvons être confrontés, nous ressentons alors un désagréable sentiment d'insécurité, une appréhension.

Cette émotion se manifeste à la fois sous forme de :

• Sensations physiques : Ils peuvent parfois être si intenses qu’on peut redouter avoir un problème de santé grave.

o   Le coeur s'accélère 

o   La respiration devient plus difficile, je peux même avoir la sensation de manquer d'air 

o   Le corps se crispe

o   Les mains peuvent devenir moites, je peux transpirer, trembler ou me sentir étourdi… 

o   Je peux ressentir une sensation de boule dans la gorge, la poitrine ou l’estomac 

o   Le sommeil est perturbé par des difficultés d'endormissement, des réveils précoces, des insomnies, etc...

• Pensées anxieuses : ruminations, craintes, nervosité, difficultés à se concentrer, irritabilité, etc.

Ces sensation et ces pensées ont une vertu : elles nous indiquent que nous sommes en alerte face à un élément stressant.

L’anxiété est utile pour nous aider à faire face aux difficultés de l’existence

L’anxiété est utile pour attirer notre attention sur des dangers réels ou des situations à risque afin que nous puissions anticiper, nous protéger et rester en sécurité. C’est une réaction adaptative, qui nous aide à faire face aux difficultés de notre existence.

Elle est donc normale dans une situation stressante, face à un problème ponctuel, comme par exemple avant un examen, lors d’une catastrophe, ou encore cas de problème de santé d’un proche.

Si nous ne ressentions pas suffisamment d’anxiété, nous serions en difficulté pour évaluer les risques. C’est grâce à l’anxiété que nous comprenons le bien-fondé de nous entrainer avant un examen, de souscrire à une mutuelle, une assurance habitation, de respecter la signalisation routière, etc.

L’excès d’anxiété me bloque, me paralyse, et m’épuise.

En revanche, un excès d’anxiété, l’anticipation excessive d’éventuels problèmes envahit la personne jusqu’à la paralyser ou l’épuiser. En effet, les difficultés potentielles sont amplifiées dans l’esprit de la personne qui redoute le pire. Cette hypervigilance à tout ce qui pourrait mal se passer entraine des efforts constants, des prises de précaution supplémentaires et une tension nerveuse quasi-permanente.

Comment savoir si l’anxiété est pathologique ?

• Si je m’inquiète de tout ce que je ne peux pas contrôler, de ce qui est imprévisible (la météo des vacances, la santé, l’avenir, etc.) 

• Si elle survient sans raison logique: nous sommes conscients qu'il n'y a rien de grave mais ne nous parvenons pas à nous raisonner 

• Si elle devient incontrôlable et que nous ne parvenons pas à la réguler: elle nous bloque au lieu de nous aider

• Si elle est devenue un état permanent, ne me laissant pas de répit 

• Si elle est trop intense, provoquant alors une vraie souffrance.

Il existe différents types de troubles anxieux, en fonction de ce qui déclenche l’anxiété, de son intensité et de la durée des symptômes.

On parle ainsi de trouble anxieux généralisé (= TAG) lorsque la personne souffre d’anxiété diffuse, persistante, qui concerne pratiquement toutes les situations de la vie courante. Cette inquiétude démesurée occupe tellement de temps et d’énergie que la personne en perd ses capacités au quotidien. La personne qui souffre d’un TAG présente en fait une intolérance à l’incertitude.

Les troubles anxieux peuvent aussi s’exprimer sous d’autres formes: l'anxiété sociale, les phobies, l'anxiété de séparation, l'agoraphobie, le trouble panique.

S’ils ne sont pas soignés, tous ces troubles peuvent devenir très invalidants et épuiser la personne qui peut parfois chercher à anesthésier sa souffrance dans des dépendances (médicamenteuse, alcool, toxicomanie, relationnelle). De plus, le risque de dépression est réel.

Des solutions existent!

Si vous vous reconnaissez dans l’un de ces troubles anxieux, sachez qu’il existe différentes solutions pour aider à réguler une anxiété un peu trop intense.

Ce livret illustré est gratuit : https://www.who.int/docs/default-source/mental-health/sh-2020-fre-5-web.pdf. Ecrit par l'Organisation Mondiale de la Santé peut vous fournir quelques pistes concrètes pour vous aider à gérer votre stress:

En rire permet aussi de prendre du recul, par exemple, avec cette BD : Anxiété chérie

De façon plus profonde, la psychothérapie peut vous aider à mieux comprendre votre anxiété, ses causes et comment la réguler. Elle vous permettra de modifier votre façon de penser pour réduire les ruminations anxieuses et gagner en sérénité. Enfin, elle permet de se reconstruire après une épreuve traumatisante. Vous trouverez un psychologue près de chez vous en cherchant sur Google Maps, par exemple. Certains proposent la prise de RDV en ligne.

Si cette anxiété est invalidante et/ou épuisante, il peut être nécessaire d’y associer une thérapie médicamenteuse durant quelques temps, afin de réduire l’intensité et la fréquence des symptômes. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant ou à un psychiatre.